Lettre d’informations
L’Equipe de secours MAM arrive à Uttarakhand
29 juin 2013, Uttarakhand
De toute l’Inde et même d’autres parties du monde les gens nous demandaient… « Quand allez-vous à Uttarakhand ? » Les gens espéraient qu’Amma offrirait son aide à cette région dévastée. Dès que les routes furent praticables pour joindre les régions sinistrées, Amma commença à donner ses instructions.
En route vers les régions sinistrées.
A Uttarkashi les routes avaient bien souvent été emportées et les villages étaient ainsi inaccessibles. Mais il y avait moins de victimes et moins de dégâts qu’à Kedarnath. A et autour de Kedarnath, des villages entiers avaient disparu, beaucoup avaient perdu la vie et de nombreuses personnes étaient sans logis et déracinées. C’est là que nous furent dépêchés.
Dès qu’Amma avait donné ses instructions, c’était comme si on avait dérangé une fourmilière, chacun se démenait afin de trouver un plan de travail réaliste, basé alors sur notre connaissance immature des glissements de terrain.
Après le premier jour des médecins d’AIMS avaient déjà rejoint Delhi et des ambulances équipées et un bus télé médical avaient quitté Kochi. Nous avions aussi réussi à prendre contact avec l’administration locale qui nous a accueillis les bras ouverts.
Nous sommes à Srinagar
Ce matin nous avons quitté Delhi. Notre équipe d’avant-garde étudiera et évaluera la situation sur place avant l’arrivée des autres membres de l’équipe et du matériel. Nous sommes maintenant à Srinagar, à quelques 30 kilomètres de Rudraprayag où nous monterons notre camp de base pour les prochains jours. Ce n’est que demain ou dans les jours suivants que nous pourrons avoir une idée des ravages. Mais une chose est claire : elle sera bien loin de nos capacités d’imagination car en un seul jour il avait plu près de 50 cm !
Durant notre voyage nous nous sommes arrêtés en chemin pour prendre des photos. Nous sommes descendus près des eaux écumantes et rugissantes. Pendant ma descente vers la rivière je ne pouvais pas croire ce que je voyais. Sur les bords des pentes on pouvait voir jusqu’à quelle hauteur l’eau s’était trouvée. On voyait des restes de sable de rivière sur les pentes de près de 10 m au-dessus du niveau d’eau actuel, qui était déjà plus élevé que d’habitude ! Imaginez quelle masse d’eau a dégringolé des montagnes en emportant sans pitié tout ce qui se trouvait sur son passage.
Le déséquilibre dans la Mère Nature
Peut-être que ce n’était pas sans pitié. Mère Nature nous a depuis longtemps insufflé d’adapter notre route pour vivre en équilibre avec la Nature et non pas pour en déranger l’ordre. Mais nous n’avons pas écouté. Alors Mère Nature a parlé un peu plus fort. Nous ne l’entendions pas. Même quand elle a élevé la voix, nous ne l’entendions toujours pas. Maintenant elle hurle son message –inondations et destructions en Inde, inondations en Europe… Tant de parties du monde ont à camper avec des conditions climatiques étranges et imprévues. Mais Mère Nature agit ainsi par compassion afin qu’on ne continue pas sur ce chemin de destruction. Peut-être que nous y serons plus attentifs cette fois-ci.
Jusqu’à un certain point nous pouvons accepter que l’équilibre de la Nature soit dérangé par des facteurs extérieurs. Mais la Nature réagit également à la perte de notre équilibre intérieur. Si nous restaurons notre équilibre intérieur, Mère Nature pourra restaurer son équilibre.
Une occasion d’aider les autres
Pour nous, l’équipe, c’est une occasion unique de venir en aide aux autres, de tendre une main secourable à ceux qui ont tout perdu. Dans les prochains jours nous allons d’abord pourvoir aux besoins basiques. Ensuite, dans la mesure du possible, nous essayerons d’atteindre quelques villages (il n’y aura en partie plus de routes) pour voir sur place le vécu de la population et leurs besoins.
Mukesh